Au quotidien...
En attendant de reprendre la route – 27.05.-17.06.2019
Aujourd'hui, nous faisons un article un peu différent. Beaucoup d'entre vous se sont sûrement demandés ou imaginés à quoi pouvait ressembler notre quotidien. Que se passe-t-il lorsque nous ne roulons pas ? Nous allons vous en donner un aperçu ici.
La vie de globetrotter est loin d'être une vie de vacancier, même s'il est facile d'en faire l'amalgame. Après tout, il est vrai que nous ne travaillons pas. Pour le commun des mortels, prendre congé de son boulot s'apparente effectivement et le plus souvent à prendre des vacances. Attention, nous ne sommes pas à plaindre, bien au contraire ! Seulement voilà, les corvées du quotidien font bel et bien partie du voyage même si de temps à autre, les orteils se retrouvent évidemment et heureusement en éventail sur une plage. Photo: souvenir de Lefkada/Grèce , mai 2018.
A titre de premier exemple, prenons notre retour de trek à l' EBC Everest Base Camp . Papa Charly, effectivement en vacances, a transvasé ses affaires de montagnes directement dans sa valise avec, pour seule préoccupation, l'occupation de ses journées à venir jusqu'à son vol de retour en Suisse. En ce qui nous concerne, c'est comme si nous avions déjà atterri : les vacances sont terminées.
LESSIVE
Première tâche : trouver un endroit où faire notre lessive. Et croyez-moi si je vous dis que c'est la tâche la plus contraignante de notre voyage... Il faut de l'eau, beaucoup d'eau ! Les lavomats à l'américaine ne court pas les rues. Les pressings sont bien trop chers, nous en avons fait l'amère expérience. Lorsque nous avons de la chance, nous sommes invités chez quelqu'un qui est équipé d'une machine à laver et est d'accord de nous la prêter, sinon il nous faut trouver une source d'eau (cours d'eau, toilettes publiques, fontaine, etc.) et le lavage se fait à l'ancienne, à la main.
Ensuite... Il faut faire sécher tout ça... et là aussi, ce n'est pas une mince affaire ! Car les endroits où nous avons la possibilité de tirer une ficelle entre deux arbres ne sont pas si nombreux.
Et pour terminer, il faut viser la bonne fenêtre météo.
Ça fait beaucoup de paramètres à gérer pour une simple lessive qu'il est si facile d'embrayer tranquille dans le confort de sa maison. Une corvée qui occupe donc aisément une journée entière. Résultat des courses : on ne se change pas si souvent que ça ! Et oui, en voyage, on vit avec les mêmes vêtements tout le temps et on nettoie la tache plutôt que le t-shirt en entier. On opte pour des tissus faciles à laver et à sécher, et dans la mesure du possible, ils font partie de la douche du soir et sont reportés le lendemain !
Le voile sur le mystère de la chemise bleue de Mike est maintenant levé ^^
RANGEMENT
Une fois les lessives terminées, et toujours dans le cas particulier de notre trek, il faut ranger notre matériel. Les armoires de la cellule contiennent les éléments de notre quotidien. Pour ce qui est du matériel technique ou des vêtements spéciaux, il faut soit se rendre dans les malles situées sous les bâches sur la cabine du camion, soit dans les rangements sous le banc, ou encore dans la soute. Il faut donc désosser Antares.
Les efforts sont assez considérables à la vue des températures locales. Le moindre mouvement donne lieu à une transpiration excessive. Il faut sans arrêt déplacer l'échelle, monter, descendre, récupérer un outil ou une pièce de matériel, déplacer un élément pour accéder à un autre objet. De plus, le terrain est boueux, il faut donc se déchausser et se rechausser à chaque fois qu'on entre et qu'on sort de la cellule. Nous n'avons que ça à faire, nous direz-vous, et quelque part, vous n'avez pas tort. Voilà une nouvelle journée bien occupée...
LAHANA
Nos affaires sont plus ou moins rangées, nous pouvons aller récupérer la minette que nous avons mise en pension le temps de notre trek. Le catboarding se situe à l'opposé de Katmandou. Il nous faudra une demi-journée à naviguer et zigzaguer entre les motos, tuk-tuks, autos, et autres véhicules pour nous y rendre.
Pour trouver un chenil, un catsitter, ou tout autre magasin animalier, vétérinaire, etc. c'est aussi et souvent le parcours du combattant et des heures passées sur internet et Google Maps. En effet, tous les pays ne sont pas catfriendly. Et d'ailleurs, dans bien des civilisations, chiens et chats ne sont pas considérés comme animaux de compagnie mais sont tout simplement sauvages, livrés à eux-mêmes dans les rues.
Lahana occupe donc facilement une bonne partie de nos journées de repos. Il faut lui procurer les vaccins nécessaires et obligatoires ainsi que les certificats de santé, sans lesquels nous nous voyons refuser l'accès aux frontières, lui prodiguer soins et nourriture, et donc parcourir les villes à la recherche de petshops, mais aussi trouver des emplacements qui lui permettent de sortir du camion en toute sécurité.
Rarement heureusement, elle fugue, nous laissant des heures durant à crier son nom, en vain. A ses heures, il lui prend aussi de démonter le camion, abîmant moustiquaires et joints de porte, salissant les coussins et taies, nous donnant de quoi nous occuper davantage.
Les moments de tendresse et sa présence irréfutable à nos côtés sont cependant de petits cadeaux quotidiens, et même si elle ne nous facilite pas toujours la tâche, sa place est appréciée dans notre vie de nomades.
COURSES
Papa Charly est reparti, fini le temps des restos, car à ce rythme-là, dans deux mois on est de retour en Suisse.
Après un mois d'absence dans les hauteurs, le frigo (et pas que...) est vide ! Il est l'heure de faire le plein ! Avantage numéro un, nous sommes dans une ville. Qui dit grande ville, dit bien sûr grands magasins. Les petits commerces, que tout le monde apprécie en temps normal, et dont nous regrettons la disparition chez nous, ne manquent pas ici. Par contre, lorsqu'il s'agit de faire ses courses mensuelles, ça se transforme vite en cauchemar. Il y a la rue des fruits et légumes, mais où tout le monde vend des concombres et personne des tomates, il y a le quartier de l'électronique, et celui des vêtements, et puis plus loin tous les opérateurs de téléphonie mobile. Mais où se trouve cette fichue fromagerie ?!? Et il n'y a rien à faire, malgré la curiosité et l'intérêt pour la cuisine locale, on aime bien avoir dans son garde-manger quelques bons produits bien de chez nous !
Mais qui dit ville, dit aussi impossibilité de se parquer avec son dix-tonnes ! Il y a des câbles électriques partout que nous arrachons à notre passage, et une multitude de curieux qui nous regardent bêtement au volant de leur véhicule, comme hypnotisés, et qui en oublient d'avancer, de se parquer ou tout simplement de se mettre de côté pour ne pas se faire écraser. C'est usant.
La moto fera l'affaire ! Il faut la descendre du porte-moto, la débâcher, la désangler, la dépoussiérer à l'air comprimé, soit ouvrir la caisse à outils, sortir le matériel d'air comprimé et le brancher sur le camion que l'on doit ensuite démarrer pour faire circuler l'air dans la conduite : nous voilà, après plus d'une demi-heure, prêts à partir... Rien que le fait de l'écrire, j'en suis déjà fatiguée ^^
Avec un peu de chance, il reste de l'essence dans le réservoir, et il ne nous faudra pas encore passer à la station, où une queue de deux roues sans fin nous occupera vingt minutes durant.
Après une recherche Google, nous avons repérer le mall. Magique, ils ont des produits de chez nous. Moins cool, ils sont aussi chers que chez nous, et souvent dépassés de date... Le caddie est plein... oh zut, nous avons oublié que nous étions en moto... Dans le meilleur des cas, c'est sacs devant, sacs derrière, sacs dans les mains, et sacs sur le guidon que nous retournons tant bien que mal au camion – haha... oui, ici c'est permis, même si c'est à ses risques et périls –, au pire, je rentre en taxi avec les courses et Mike ramène l'enduro.
Le plus drôle reste à venir... Il faut trouver de la place pour tout ça... Une autre journée bien remplie !
Suite à venir...