Frontiere Pakistan-Inde
Zen, restons zen… – 09.11.2018
Il ne nous tarde pas trop de passer la frontière. L'Inde ne faisait pas partie de notre plan de voyage. Les Indiens ont mauvaise presse et nos premières expériences en Iran n'ont fait pour le moment que renforcer notre appréhension (voir Arrivée à Téhéran , Téhéran, la suite... et Téhéran, la fin ).
A 14h30, nous empruntons pour la seconde fois cette large allée vers la frontière de Wagha , mais cette fois, nous sommes avec Antares et c'est encore plus impressionnant.
Nous rigolons en arrivant au poste de douane pakistanais à la vue de nos amis allemands, Ursel et Janus . Mais non... Comme c'est drôle de les retrouver là ^^
Comme on s'y attendait, la sortie du pays se fait sans encombre. Le personnel est agréable. Notre Exit Letter est acceptée sans discussion. Les carnets de passage sont timbrés rapidement. Et nous nous engageons avec le camion au milieu des arènes montées pour le spectacle quotidien du Wagha-Attari Ceremony . Il est 15h45 (heure pakistanaise; Inde +0h30) et nous sommes les derniers à traverser les grilles avant la clôture de la douane pour la nuit. Les gens s'amoncellent déjà de part et d'autre de la frontière pour assister à la cérémonie à venir. Mike en profite pour faire quelques clichés avec les garde-frontières dans leur tenue de parade. Ils sont toujours aussi imposants !
Les gradins se remplissent de gens et de couleurs et tout à coup, c'est comme si nous faisions partie du show. C'est un moment absolument incroyable : les spectateurs se lèvent à la vue d'Antares, nous prennent en photo et nous saluent. Waouh, nous ne nous attendions vraiment pas à ça !
Et voilà, nous sommes sur sol indien. Les garde-frontières indiens sont tout aussi colossaux que leurs congénères pakistanais !
Et alors que la foule arrive en masse, les gardes procèdent à un premier contrôle de nos documents d'identité avant de nous envoyer à la douane d'Attari, située après les gradins. Jusque-là, tout va bien...
Arrivés dans les locaux de la douane, les contrôles d'usage sont effectués : contrôle des pièces identitaires et timbrage des passeports, ainsi que des carnets de passages. Alors que le douanier me demande de remplir une série de formulaires, Mike s'éloigne avec un second douanier pour procéder au contrôle des véhicules (camion et moto). Plus d'une heure s'écoule quand je le vois revenir... Et à sa tête, ça n'a pas l'air d'aller comme il le souhaite. Effectivement, les douaniers ont mis la main 1) sur notre drone Phantom 4 et 2) sur la minette. Il est environ 18h et la douane est officiellement fermée depuis 1h déjà. Et à la vue de la situation, personne ne va rentrer à la maison de sitôt.
Le drone figure sur la liste des objets à restriction. Ok, Mais ça veut dire quoi ? On nous tend le manuel du voyageur , la liste des produits interdits, des formulaires de demande d'autorisation et, alors que le team douanier augmente autour de nous au fil des heures, aucune des personnes présentes n'est en mesure de nous fournir un texte de loi. On finit par faire venir le responsable qui nous dit devoir confisquer notre drone. Oui, mais pourquoi ? Ah... parce que c'est comme ça ?! Le genre de réponse que Mike adore, alors qu'il renchérit : vous savez, j'ai tout le temps, on peut y passer la nuit, mais si vous ne pouvez pas me prouver par un texte de loi que je dois vous remettre mon drone, alors il continue le voyage avec moi. Les heures défilent et à 22h, nous sommes toujours bloqués à la douane. Nous essayons de désamorcer la situation en proposant des compromis :
- Envoyer le drone sous scellés à la douane birmane pour que nous puissions le récupérer à notre sortie d'Inde. Refusé !
- Renvoyer le drone en Suisse. Refusé !
- Retirer et leur remettre les composants électroniques du drone, sans lesquels il est tout simplement impossible de voler. Refusé !
- Leur laisser le drone, donc retirer de la valise tous les composants qui n'en sont pas: télécommande, hélices, électroniques, mode d'emploi, etc. On assiste à un véritable bal entre Mike qui sort de la valise un élément après l'autre et le douanier qui remet dans la valise lesdits éléments aussitôt sortis... Refusé !
- Contacter l'Aviation Civile à Delhi pour confirmer que nous sommes titulaires d'une licence de vol auprès de DJi et que de ce fait, il nous est impossible de décoller avec le drone dans les zones interdites, même si nous le voulions, les autorisations de vol étant gérées via localisation GPS. Il est trop tard, les bureaux sont fermés. Refusé !
En fait, vous l'aurez compris, ici un non est un non et lorsque nous avons vu la sécurité débarquer, nous avons compris que c'était à nous de choisir : la force ou la cession... Adieu drone... mais nous n'avons pas encore dit notre dernier mot et allons encore tenter prochainement de te récupérer...
Concernant Lahana, elle figure aussi sur la liste des biens à restriction. Il faudra 2h de débriefing pour valider son carnet de vaccination et le certificat de santé établi en son nom, non pas au Pakistan, mais en Iran. Normalement il faut faire établir un certificat dans chaque pays précédent la nouvelle douane, ce qui nous fait sourire à la vue du nombre de chats errants qui se baladent à l'intérieur du bâtiment de la douane et fouillent les poubelles. Je me demande si eux aussi ont leur certificat de santé...^^
Nous quittons la douane d'Attari vers les 23h, non sans collecter les coordonnées du responsable d'abord, et parcourons nos premiers kilomètres en Inde. Il est trop tard pour rejoindre Ursel et Janus à Amritsar et nous n'avons malheureusement aucun moyen pour communiquer avec eux. Nous nous arrêtons devant le premier établissement public, le Sarhad Restaurant, et demandons l'autorisation de dormir sur le parking en échange d'un repas... Quelle fin de journée et quel début d'aventure indienne... Loin de nous rassurer sur la suite des événements !
INFORMATIONS ET CONSEILS PRATIQUES
Heures locales et horaires de douane
Pakistan : hiver + 4h avec la Suisse ; été + 3h avec la Suisse
Inde : hiver : +4h30 avec la Suisse ; été + 3h30 avec la Suisse
Wagha Border (côté Pakistan) : 16 avril au 15 octobre : 8h30-14h30 ; 16 octobre au 15 avril : 9h-15h
Attention à vous rendre à la douane suffisamment tôt. Il faut compter entre 1h et 2h de passage en douane pour le Pakistan si vous êtes en ordre avec vos documents et encore être en mesure de passer les grilles pour Attari avant la fermeture de la douane pour la nuit et avant la Wagha-Attari Ceremony .
Articles interdits et soumis à restriction
Après nos histoires, ça mérite un petit éclaircissement… Veuillez déjà prendre connaissance du guide pour voyageurs émis par les autorités douanières indiennes .
Ensuite, sachez que les téléphones satellites font partie des articles interdits et que les drones font partie des articles à restriction. Concernant ce dernier, une carte Google répertorie les lois sur les drones par pays .
Concrètement, nous avons dû remettre notre drone et signer un document qui ressemble à ça...
Au dos de ce document, sous le point 2, une petite mention donne un mois au propriétaire de l’appareil pour le récupérer avant qu’il ne soit propriété de l’Etat indien… Cette partie-là, c’est au signataire de ne pas la rater, car aucun des douaniers ne vous en informera. Ensuite, il n’y a qu’un moyen de reprendre possession de votre bien et c’est à la douane sortante… pour le Pakistan ! C’est très pratique, surtout lorsque vous n’avez pas pour projet de repasser dans le coin… A ce moment-là, il ne reste plus comme option que vos amis, qui sont bien sûr en voyage en Inde, qui circulent par voie terrestre, qui ont prévu de passer la douane terrestre entre Attari et Wagha et qui ont, évidemment, de la place en rab’ dans leur véhicule pour votre petite valise !!
Depuis, nous avons mené notre enquête et avons pu obtenir les informations suivantes de la part du Directorate General of Civil Aviation (DGCA) à Delhi : l’importation de drone requiert l’autorisation préalable du DGCA et une licence d’importation de la Directorate General of Foreign Trade Organisation (DGFT), et ce, pour tout type de drone, hormis type Nano ≤ 250 g.
Change
Nous avons procédé au change de quelques euros sur sol pakistanais au taux de 1€ = 75 roupies indiennes (INR). Sur sol indien, nous aurions pu en obtenir 1€ = 82 INR. Mais notre bonne étoile nous a bien conseillé puisque nous avons quitté la douane d’Attari trop tard pour rejoindre Amritsar. Cet argent nous a, de ce fait, permis de nous restaurer sur la route.
Les bancomats (ATM) en Inde ne permettent en général pas de retraits plus importants que 10'000 INR (env. CHF 145). Quand on tient compte des frais bancaires pratiqués en fonction de la carte utilisée (Maestro ou carte de crédit), de ceux de la banque de retrait du pays, et du taux de change défavorable adopté par les banques, ça donne vite le tournis. Pour toutes ces raisons, il est plus avantageux d’opter pour du change (CHF, €, $) plutôt que du retrait. Il se fait au taux de conversion du jour et sans commission. De plus, plus les billets sont gros, plus le taux sera préférentiel. N’ayez donc pas peur des coupures de CHF 1'000.-
Internet
Il existe plusieurs fournisseurs de réseau mobile en Inde dont les plus courants sont Jio, Airtel et Vodaphone, mais ne vous attendez pas ni à de la qualité, ni à de la vitesse. Pour une meilleure couverture et afin d’augmenter vos chances de connexion, il est préférable d’avoir deux cartes chez deux fournisseurs différents. Sachez aussi que vous serez gratifiés de 1.4G à 3G par jour en fonction de votre abonnement… à prendre ou à laisser : s’ils ne sont pas utilisés, ils sont perdus, si vous avez besoin de plus, il vous faudra acheter un complément journalier !
Assurance RC/véhicule
L’assurance RC est obligatoire. Par contre pour l’obtenir, bonjour la galère ! India my friend ! GOOD LUCK !