Géorgie, Turquie

Frontiere Turquie-Georgie

Carole

1 août 2018

Formalités douanières Frontière Infos pratiques

Expérience en douane turco-géorgienne – 01.08.2018

C'est la première douane depuis notre départ qui nous donne du fil à retordre.

Nous y arrivons à 16h30. Après être remontés la file de camions (l'avantage d'être un camion mais de ne pas être considéré comme tel), on nous indique de nous mettre en ligne derrière les voitures.

Un douanier me fait signe de sortir du camion pour me présenter au guichet avec mon passeport. Ce n'est qu'en pénétrant dans le bâtiment que je comprends que conducteurs et passagers sont séparés pour le passage de douane. Or je n'ai avec moi ni téléphone, ni eau, ni argent et à la vue du nombre de personnes, je pense que l'attente va être longue, sans moyens de communication avec Mike et donc de l'informer sur l'avancement de la procédure en douane.

Il y a au moins 200 personnes qui attendent leur tour au contrôle de passeport. Le local est en tôle et à part quelques hélices au plafond qui essaient tant bien que mal de faire circuler l'air, on a l'impression d'être dans une boîte à sardines aux effluves malodorantes de transpiration et de locaux mal aérés. C'est charmant. Ça se bouscule, il fait chaud, et la promiscuité à ce moment-là n'est pas franchement des plus agréables...

Après plus de trois quarts d'heure, je me présente enfin devant le douanier turc. Il examine mon passeport et me fait remarquer, à juste titre, que je suis arrivée en Turquie en présentant ma carte d'identité et demande à la voir. J'essaie de lui expliquer, dans un anglais qu'il ne parle pas, que ma carte est restée dans le véhicule. Il me demande alors d'aller la récupérer... !?! Je refuse. C'est un non catégorique de ma part : 1 – Je refuse de me retaper la boîte à sardines, 2 – Je n'ai aucune idée où se trouve Mike à ce moment-là, si ça se trouve il est déjà en Géorgie ! Derrière moi, le ton commence à monter. Carte d'identité ou passeport, j'essaie de faire comprendre au douanier mon point de vue... : c'est du pareil au même ! En dépit de cause et après un quart d'heure de pourparlers, je me vois enfin apposer le fameux sceau qui me libère de la première formalité douanière. Ouf !

S'ensuit un dédale de couloirs en labyrinthes, également en tôle, sans ouverture sur l'extérieur, qui m'amène à l'entre-frontière.

Je suis à l'extérieur et je cherche Mike du regard, mais je ne le vois pas. Un douanier me fait signe de poursuivre mon chemin et je rentre dans un nouvel office, plus agréable cette fois, du moins en apparence, celui de la douane géorgienne. Il y a bien sûr toujours autant de monde en queue et bizarrement, j'ai l'impression d'être dans la seule qui n'avance pas d'un iota. À côté de moi se trouve un Azerbaïdjanais et sa famille. Il s'adresse à moi et me demande comment s'est passé la douane turque, à la vue de mes difficultés à me faire comprendre. Je lui montre le sceau avec le sourire et en profite pour lui emprunter son téléphone pour appeler Mike lorsqu'une dispute éclate dans mon rang et deux hommes se mettent à se battre aux poings ! Impossible de reculer alors que d'autres gens s'en mêlent. C'est finalement les douaniers qui interviennent et les embarquent tous ! N'est-ce pas le passage de douane le plus fou qu'il m'est été donné de traverser !?!

Après deux heures, je suis finalement en terre géorgienne et je vois Mike en phase de rentrer lui aussi dans le pays, enfin, c'est ce qu'il me semble à ce moment-là...

Je le vois commencer à vider la soute, puis il ouvre la porte de la cellule au douanier et je les vois tous les deux monter à bord, cinq minutes, un quart d'heure, une demi-heure... mais que peuvent-ils bien faire ?

En fait, le douanier nous a retourné la cellule, et non content de jeter nos affaires hors des caisses et des tiroirs à la manière d'un voleur, il le fait avec des gants sales laissant ses empreintes partout... C'est désolant ! Ce n'est que lorsque Mike se met à passer l'aspirateur derrière lui et à nettoyer et ranger chaque tiroir que l'agent baisse les bras et ressort du véhicule. Je pense que nous y serions encore...

Trois heures plus tard, nous voilà enfin en Géorgie. Quelle expérience ! Il est 20h30 avec le décalage, il fait nuit et il nous faut encore établir une assurance car le pays n'est pas couvert par notre carte verte et trouver un emplacement pour la nuit... !!

 
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