Iran

Teheran, la suite ...

Carole

24 août 2018

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Jour 4 / Lettre d’invitation à l'ambassade de l'Inde – 22.08.2018

Nous sommes de retour à l’ambassade suisse (voir  Arrivée à Téhéran ) ce matin pour récupérer la lettre d’invitation adressée à l’ambassade de l’Inde et pour payer notre dû : 4’000'000 rials (environ CHF 70.-). 

Nous avions espoir que notre ambassade puisse intervenir en notre faveur auprès de l’ambassade de l’Inde pour faire accélérer l’établissement du visa mais à notre grand regret, ce genre de service ne semble pas faire partie du cahier des charges d’entraide aux citoyens suisses à l’étranger.

Avec notre premier document en poche, nous repartons en direction d’Aghaghia Park. J’en profite pour alléger davantage mon porte-monnaie afin d’élargir ma garde-robe à deux chemises longues jusqu’à mi-cuisse et un nouveau foulard. La ville est vaste (plus de huit millions d’habitants) et il faut beaucoup de temps pour rallier un point à l’autre. Après quatre jours de course aux ambassades, que nous effectuons en taxi ou à pied, nous optons pour un après-midi de repos et de jeu à l’ombre des arbres du parc. 

 

Jour 5 / Essai infructueux – 23.08.2018

Retour à l’ambassade de l’Inde ce matin pour tenter le tout pour le tout et jouer des yeux suppliants pour oser espérer un retour anticipé de nos passeports et donc de nos visas. 

Il y a à nouveau une douzaine de personnes dans la salle d’attente. Nous forçons un peu le destin et repérons un responsable vers qui nous nous dirigeons prestement. Il nous indique le guichet 3. A en juger par ses soupirs las et exaspérés, l’homme qui s’y trouve déjà, doit apparemment attendre depuis un long moment. Ne voyant pas âme qui vive derrière la vitre, si ce n’est une femme affairée au ménage, et après une demi-heure d’attente, nous tentons le guichet 2. 

Nous ne trouverons personne ici sensible à notre cause... Il n‘existe aucune forme de politesse ou d’arrangement express. Tout le monde est logé à la même enseigne. Après l’accueil turc, l’hospitalité iranienne et la courtoisie pakistanaise, voici les mots de bienvenue indiens : « Vous êtes en vacances, vous avez donc le temps ! » ou encore « Si vous n’êtes pas contents, vous n’avez qu’à retourner en Suisse !». Et la lettre d’invitation arrangée par notre ambassade n’y changera rien. L’entrée en matière indienne en termes d’accueil des touristes étrangers laissent vraiment à désirer que ça soit selon notre expérience à l’ambassade de l’Inde ou selon celle à l’India Visa Application Centre (voir  Arrivée à Téhéran ). Ces quelques échanges n’ont fait que renforcer les préavis négatifs véhiculés par les on-dit. Nous repartons déçus et espérons que notre parcours en Inde se présentera sous de meilleurs augures.

Nous retrouvons Hamid pour le repas de midi et occupons notre après-midi à la lessive.

 

Jour 6 / Taxi, métro et Golabdarre Park – 24.08.2018

Aujourd’hui c’est vendredi, autrement dit, tout est fermé. Comme nous n’avons pas d’autres choix que celui d’attendre, autant se faire plaisir. Nous avons rendez-vous avec Enno (voir  Arrivée à Téhéran ) pour nous rendre au nord de la ville.

S’il est aussi facile de trouver un taxi à Téhéran que dans les rues de New York, nous avons décidé aujourd’hui de nous frotter au métro. Pour voyager en taxi dans les rues de Téhéran, il faut compter entre 150'000 rials (environ CHF 2.60) pour les trajets les plus courts et 400'000 rials (environ CHF 7.-) pour les courses allant jusqu’à vingt kilomètres. Il faut négocier les prix avant de monter dans le véhicule car la plupart n’ont pas de taximètre.

Le métro de Téhéran, quant à lui, est aussi facile à utiliser que n’importe quel métro au monde. Il existe une application à télécharger qui donne les informations en perse et en anglais : Tehran Metro. Il y a deux moyens de voyager : en prenant un billet unique ou en utilisant une carte rechargeable pour un montant de 50'000 rials (environ CHF 90 ct), tous les deux disponibles aux guichets à l’entrée des métros. La carte inclus automatiquement quelques trajets (le guichetier nous indique deux à trois jours d’autonomie avant la première recharge). Il n’est pas possible d’utiliser une même carte pour deux personnes. La majorité des trains circulent entre 5h30 et 22h30.

Il faut aussi savoir que pour les métros comme pour les bus, il y a une section réservée aux femmes. Mais il n’y a pas de sections réservées aux hommes. Autrement dit, soit c’est mixte, soit il sera clairement stipulé sur les quais « Women only ». En tant que femme touriste, il n’y a donc aucun problème pour voyager avec son partenaire dans le même wagon. Par contre, il faut savoir qu’en Iran, il est strictement interdit pour un homme de toucher une femme en public. Imaginez donc ce que ça donne dans un métro bondé aux heures de pointe : on vous cèdera volontiers la place assise ou celle adossée à côté de la porte d’entrée pour prévenir tout contact physique ; ou alors les hommes s’agglutineront davantage pour créer un vide autour de vous. Je dois reconnaître que cette règle pour éviter la promiscuité entre hommes et femmes m’était plutôt favorable. C’est assez appréciable !

Nous n’avons de ce fait rencontré aucun problème particulier et avons rejoint Enno à la station de Tajrish comme prévu.

Nous traversons d’abord le charmant Bazar de Tajrish ; puis nous faisons une brève incursion dans la cour intérieure du mausolée de l’Imam Zadeh Saleh. Nous renonçons à rentrer dans bâtiment car j’avoue avoir beaucoup de peine à maintenir mon tchador en place. Je me marche dessus, manquant à plusieurs reprises de finir au sol, les quatre fers en l’air, sans compter qu’il fait une chaleur à tomber sous mes quatre couches de vêtements.

Pour finir, nous prenons la route à pied en direction de Darband. Tandis que nous nous renseignons pour nous y rendre, quelqu’un nous indique un tout autre itinéraire et nous terminons sans le savoir au Golabdarre Park. Qu’à cela ne tienne, le site présente une vue panoramique sur la ville de Téhéran et nous passons un agréable moment.

Traverser les rues à pied, c'est aussi une manière de visiter la ville. L'architecture de Téhéran est intéressante : pas de façades crépies ici mais beaucoup de marbre. Sans isolation et avec un prix des matériaux abordable, on peut encore se permettre du relief et des couleurs !

Sur le chemin du retour, dans le métro, nous faisons la connaissance d’un nouvel Amirreza, un jeune Iranien de vingt ans, à l’anglais irréprochable ! Passionné par l’Allemagne et tout ce qui y touche de près ou de loin, il jette son dévolu sur Enno. Il nous fait beaucoup rire tandis qu’il lui sert la main et nous ignore presque, obnubilé par son nouvel ami ! C’est un joyeux luron que nous sommes amenés à recroiser. Il est sympathique et plein d’entrain ! Nous nous en réjouissons déjà d’avance !

 
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