Part 2. Everest Base Camp trek
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Jour 6-8 / Namche Bazar (3'440 m) – 12.-14.05.2019
Nous y voilà enfin ! Et pourtant personne n'aurait parier sur Mike qui s'en sort même plutôt aisément à la vue de son état. Nous traversons, entre autres, le plus long des ponts suspendus de notre trek avec ses 136 m, le Larja Dobhan Bridge, renommé Hillary Bridge, en hommage à Sir Edmund Hillary, premier ascensionniste de l’Everest en 1953 ; avant d'entamer les 600 m de dénivelé positif qui nous séparent encore de Namche Bazar (3'440 m), une des montées les plus astreignantes de notre aventure.
Nous croisons bon nombre de porteurs. Hauts comme trois pommes, ils portent à même leur front des charges remarquables, allant parfois jusqu'au double de leur poids : de véritables fourmis attelées à un job harassant.
Namche Bazar, surnommée la Capitale des Sherpas, est une véritable petite ville blottie à flanc de montagne. Elle abrite de nombreux tea houses, restaurants, bars, et boutiques en tout genre. Nous y resterons deux jours, le temps pour nous de nous acclimater à l'altitude et de soigner les petits bobos. On envoie papa se dégourdir les jambes avec le guide, tandis que nous faisons plutôt de la petite balade et du lèche-vitrine.
L'Everest (et pas que...) viendra tout de même nous faire son premier clin d'œil. Quelle apparition... c'est bon pour le moral des troupes ! Il est un regain d'énergie après cette première semaine de marche et une motivation pour les jours à venir.
Jour 9 / Namche Bazar-Tengboche (3'860 m) – 15.05.2019
Reposés, retapés, et presque guéris, nous reprenons notre marche ce matin. Le ciel est couvert mais les températures sont plutôt agréables. Mike est transformé et méconnaissable, laissant tout le monde sans voix. Il avance d'un bon pas et a même assez de souffle pour lancer quelques blagues le long du chemin. Les hauteurs semblent lui donner des ailes. Les paysages sont magnifiques, et ça fait juste plaisir d'être là. L'altitude commence cependant à se faire sentir, les pas sont plus rapprochés et le souffle plus lourd.
L'étape du jour est Tengboche (3'860 m) et il se mérite par la montée non sans peine des 600 m qui le séparent de Phunke Tenga (3'250 m). Son monastère est un des plus populaires du Népal. Il doit certainement sa renommée au panorama unique qui l’entoure : proche du magnifique Ama Dablam (6'856 m), aussi appelé le Cervin de l’Himalaya de par sa forme, il offre aussi une vue d’exception sur la Triple Couronne (Everest 8'848 m, Lhotse 8'516 m, Nuptse 7'861 m). Nous n’en profiterons malheureusement pas, n’ayant pas dégainé nos appareils photo au moment opportun: un épais brouillard fait son apparition en fin de journée et nous coupe tout dégagement sur les sommets enneigés alentours...
C'est à Tengboche également qu'a eu lieu la cérémonie d'adieu de notre regretté Ueli Steck, alpiniste suisse de renom mieux connu sous le nom de Swiss Machine, et décédé sur les pentes du Lhotse en 2017. Photo copyright Grayson Schaffer.
Jour 10-11 / Dingboche (4'410 m) – 16.-17.05.2019
Nous assistons ce matin à la cérémonie des moines au monastère avant notre départ de Tengboche (3'860 m) et faisons un peu connaissance avec eux. C'est une vie très spéciale, très simple et rudimentaire qu'ils mènent ici, avec pour seul revenu les dons laissés par les gens de passage.
La météo n'est pas très bonne aujourd'hui. Il faut composer avec des nuages, de la brume et du vent. Nous traversons de magnifiques forêts, les dernières... C'est très étonnant pour nous de voir de la végétation de la sorte à près de 4'000 m d'altitude. 4'000 m... Nous les atteignons à notre pause de midi, quelle fierté ! Un nouveau record pour papa et bien sûr pour Mike !
A Dingboche (4'410 m), nous marquons un nouveau jour de pause et d'acclimatation, le temps pour nous de profiter du paysage majestueux qui nous entoure : de hauts sommets enneigés de plus de 6'000 m ravissent nos yeux. La météo est clémente et nous offre le plus beau des spectacles.
A part une petite toux résiduelle, et un peu de turista, il n'y a pas grand-chose à déclarer. Tout le monde s'acclimate enfin, et plutôt bien. Les nuitées sont de plus en plus fraîches. Les chambres sont peu accueillantes. Elles ne sont bien sûr pas chauffées et donc très froides. Quant à la literie, elle est humide et franchement pas très agréable... Ce n'est vraiment pas très chaleureux. Heureusement, il y a la chaleur de nos sacs de couchage et, pour la première fois depuis notre départ de Nuntala (voir Part I. Everest Base Camp trek ), nous avons droit à un feu de poêle dans la pièce commune et il est fortement apprécié !
Jour 12 / Dingboche-Lobuche (4'910 m) – 18.05.2019
C'est avec un soleil resplendissant que nous entamons notre marche vers Lobuche (4'910 m) ce matin. Un incident regrettable vient perturber notre journée : notre guide décide de nous quitter prétextant une incompatibilité de caractères. Prem prend son job trop à cœur, il veut surtout décider de tout pour nous, où s’arrêter pour prendre le thé, où dormir, et même où poser les pieds. C’est ce dernier point qui fait déborder le vase tandis qu’il faudrait être à la queue leu leu et marcher dans ses pas sur un plateau aussi vaste qu’il est possible de se l’imaginer. Il s’en prend même aux porteurs ! Nous n'en saurons pas beaucoup plus alors que nous le voyons plier bagage et partir sans même un au revoir après 12 jours de marche commune. Qu'à cela ne tienne, rien ne saurait entacher cette magnifique journée. Nous sommes encerclés par les plus hauts sommets du monde et plus qu'à un jour et demi de marche du camp de base de l'Everest !
Nous nous approchons des 5'000 m d'altitude et ils se sentent à chaque enjambée. Notre respiration se fait plus épaisse et nos pas sont de plus en plus lourds. En milieu de journée, nous rejoignons Thokla Pass (4'830 m) et ses monuments dédiés aux alpinistes décédés sur l'Everest. On y trouve des mémoriaux de personnalités telles que Rob Hall ou Scott Fisher. C'est assez impressionnant et touchant de voir ces pyramides de pierre dressées vers le firmament, revêtues des drapeaux de prières tibétains multicolores qui battent l'air au rythme du vent, emportant leurs messages de paix et de rédemption vers les cieux.
Encore une heure de marche avant de rejoindre notre halte pour la nuit, à travers ces paysages lunaires extraordinaires avec, comme fond de décor la silhouette prometteuse du toit du monde... si proche et si lointaine à la foi.
Suite de l'aventure à venir...