Népal

Part 3. Everest Base Camp trek

Carole

26 mai 2019

Everest Base Camp

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Jour 13 / Lobuche-Gorakshep (5'140 m) – 19.05.2019

Vision un peu floue ce matin pour Mike qui hésite à prendre un jour de repos pour acclimatation. Finalement, nous partons quand même pour Gorakshep (5'140 m), dernière étape avant le camp de base. La météo est toujours de la partie et après une nuit glacée et bien humide, il est bon de sentir les rayons du soleil sur notre visage.

La montée est plus dure qu'il n'y paraît. Chacun de nos pas semble peser des dizaines de kilos, chaque inspiration est comme étouffée, entravée de plus par les quintes de toux qui ne nous lâchent plus. Mais le spectacle est tellement magique, que la peine et les douleurs disparaissent presque derrière la beauté de cette Vallée glacière du Khumbu et des montagnes qui l’entourent. Et là, enfin, au détour d'un chemin et pour la première fois, nous le voyons : l'Everest Base Camp. Il est à bout touchant...

Ça sera pour demain. Nous nous arrêtons à Gorakshep exténués. Après un petit encas, nous improvisons toutefois une brève sortie du côté de Kala Patthar (5'550 m) pour un peu d'acclimatation. Nous stoppons malgré nous notre ascension vers les 5'400 m et rentrons au tea house avec la neige en milieu d'après-midi. Ce n’est qu’en début de soirée, au soleil couchant, que l’Everest reviendra nous faire un clin d’œil avant une nuit de repos bien méritée.

Jour 14 / Gorakshep-Everest Base Camp (5'364 m)-Pheriche (4'240 m) – 20.05.2019

We did it!

Ça y est, enfin, nous voilà debout sur le rocher de l'EBC Everest Base Camp (5'364 m). Nous sommes en début de matinée et le temps est radieux, tout comme les sourires accrochés sur nos visages d'ailleurs. Nous l'avons fait ! Après 14 jours de marche qui nous ont parus interminables, nous y voilà, brandissant fièrement notre drapeau valaisan au milieu des tentes jaunes des ascensionnistes de l'extrême, saluant et félicitant les autres trekkers. Nous sommes les héros de notre scénario, dans ce cadre digne des meilleurs films : météo parfaite, panorama à couper le souffle, altitude ma foi plus que respectable, au centre de l’action palpitante de ces acteurs à nuls autres pareils, les alpinistes de l’Everest ! 

Mieux que ça, nous avons pu nous balader dans le camp, vide ma foi, car une fenêtre météo idéale a poussé les alpinistes à monter aux camps supérieurs pour tenter l'ascension finale. Cependant, il reste les sherpas en charge du maintien du camp et quelques accompagnateurs, suffisamment pour nous permettre de nous rendre compte de l'étendue de cette ville éphémère et de l'engouement qu'elle crée quelques semaines seulement par année. Le cadre est époustouflant. Il n'y a pas vraiment de mots...

Et voilà, après quelques heures passées au camp à jouer les curieux, il est temps de perdre un peu de l'altitude et de rebrousser chemin. Nous abandonnons notre idée première, soit la Haute Route de l’Everest, avec trois cols à plus de 5'000 m (voir Arrivée à Katmandou ). Près d'une semaine de marche nous attend encore jusqu'à Nuntala et nous sommes épuisés, sauf pour Mike qui a clairement inversé la tendance, laissant tout le monde sur le carreau et sans voix. Même Charly a de la peine à le suivre. Fort de son physique en progression constante, Mike est presque déçu de devoir se rallier à la majorité et renoncer au magnifique paysage qu’offrent les lacs à la couleur azur de Gokyo : une excuse toute trouvée pour revenir un jour dans ce somptueux décor du Parc National de Sagarmatha.

 

Jour 15 / Pheriche-Kyangjuma (3'600 m) – 21.05.2019

La descente va bon train, même si descente ici rime avec Nepali flat, soit un enchaînement de montées et de descentes interminables. La météo est toujours clémente en matinée, le ciel se couvre dans l'après-midi nous donnant quelques averses. A Kyangjuma (3'600 m), à une heure à peine de Namche Bazar (3'440 m), nous nous arrêtons dans ce qui sera le meilleur tea house de notre trek et qui mérite ici une mention spéciale : le Thamsherku Lodge & Restaurant. Les chambres sont chaudes, les draps secs, il y a une douche avec de l'eau chaude sous pression, la salle à manger est agréablement chauffée et on nous y autorise même le séchage de nos vêtements mouillés. La famille qui s'en occupe est charmante, la cuisine est excellente et nous aurons aussi droit à un petit présent avant de quitter les lieux le lendemain. C'est Noël avant l'heure !

Jour 16-20 / Kyangjuma-Nuntala – 22.-26.05.2019

Notre descente se poursuit gentiment. Nous faisons halte à Phakding (2'610 m), Poyan (2'730 m), Kharikhola (2'050 m) et Nuntala (2'200 m). Nous retrouvons la beauté des forêts de conifères et de feuillus, les ponts suspendus et leurs drapeaux de prières tibétains, les champs en terrasse qui structurent le paysage et le charme des petits villages égrenés sur les flancs abrupts de la montagne. Nous nous étonnons de la vitesse du temps qui passe, à la vue des travaux de construction de logements et de routes, quasi inexistants à notre arrivée et largement avancés à notre retour. Nous nous réjouissons de respirer normalement, de retrouver des températures plus clémentes, ainsi que des tarifs plus abordables. Après l’acclimatation d’altitude et plus de deux semaines de physique intensif, le Nepali flat, que nous avions enduré à la montée, nous semble bien plus aisé aujourd’hui. Mike en profitera même pour nous mettre une gentille raclée lors de la dernière ascension de 700 m vers Nuntala, nous laissant coi : les rôles sont clairement inversés, et c’est Charly qui, cette fois, s’interroge pourquoi nous ne prenons pas tout simplement notre temps. Quel revirement de situation !

La fatigue se fait quand même sentir après 20 jours de marche et nous sommes heureux de retrouver Katmandou, un peu de civilisation, une douche et des vêtements propres... mais trop grands ! Haha… La cerise sur le gâteau et le dernier mot de la fin : un trek à l’EBC Everest Base Camp, rien de tel pour perdre quelques kilos  .

 
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