Iran

Premieres experiences

Carole

14 août 2018

Amis Maku

Bazargan – 12.08.2018

Nous voici à la station-service. La pompe indique 600/litre Nous commençons à remplir notre réservoir lorsqu'un employé nous demande de stopper notre plein. Nous avons à peine mis 100 litres. Ce n'est qu'à force de faire des pieds et des mains que nous comprenons que la ville ne permet pas le plein complet pour des raisons d'équité avec son pays limitrophe. L'employé nous demande de lui payer 60'000. Alors que nous lui remettons le montant en rials, il s'énerve presque. Nous recomptons les billets, le compte y est. Pourquoi se fâche-t-il ? Il nous parle de toman... Qu'est-ce que c’est ? Nous faisons un rapide calcul et réalisons que le montant doit être de 600'000 et non pas de 60'000. Pourquoi la pompe indique-t-elle 600/litre et pas 6'000/litre ? À peine un quart d'heure que nous sommes arrivés et c'est déjà le brouillard complet... 1 toman = 10 rials (voir Frontière turco-iranienne )... Ça promet ! Nous rions de notre bêtise et nous nous excusons auprès de l'employé, alors que nous lui tendons la somme exacte.

 

Maku – 12-13.08.2018

Nous réalisons que nous venons de changer de fuseau horaire : +1h30 avec la Turquie (+2h30 avec la Suisse). Nous ne savions même pas qu'il existait des pays avec des différences à la demi-heure... Du coup, il est bien plus tard que ce que nous pensions et nous décidons de nous arrêter à Maku. 

Première démarche : trouver une carte SIM pour internet. Tout est écrit en perse... Ça va être rigolo de se faire comprendre puisqu'apparemment personne ne parle anglais...

Nous nous parquons en face d'une fromagerie. Le propriétaire, Akbar, nous accueille tout de suite à bras ouverts et nous offre le thé. Dans un anglais très approximatif, il essaie de nous aider dans nos démarches mais il semblerait qu'il ne soit pas si facile d'acheter une carte SIM en tant qu'étranger. Plusieurs Iraniens se pressent autour de nous, d'abord curieux, puis motivés de trouver avec nous une solution. Un Iranien ira même chercher sa sœur, qui parle anglais, et qui nous propose de prendre une carte pour nous à son nom, ce que nous refusons. Après quelques essais infructueux, nous remettons cependant notre opération au lendemain. 

Alors que nous nous connaissons à peine, Akbar nous invite au restaurant avec sa famille. Les Iraniens semblent aussi hospitaliers que leurs voisins turcs. Il nous emmène dans un endroit convivial, un jardin avec de petits couverts où les clients se regroupent par famille ou amis. Nous expérimentons le repas à même le sol. C'est douloureux pour les articulations mais plutôt convivial. Les mets sont servis au centre et nous nous agglutinons autour d'eux, assis en tailleur sur des tapis, adossés à des coussins. Merci à Akbar pour cette intégration franche et directe à la culture iranienne.

Le lendemain matin, Mike repart de plus belle, bien décidé à revenir avec la fameuse carte SIM. Il existe des cartes pour les touristes, mais pour une raison inexplicable, le vendeur n'arrive pas à l'activer. Il nous demande de patienter quelques heures. Entre temps, l'Iranienne qui nous avait proposé ses services, me fait livrer un cadeau : un coussin fait maison avec mon prénom. Je ne lui ai pourtant parlé que quelques minutes... Quelle gentillesse !

Nous en profitons pour visiter le château de Maku, tapis au sein de la montagne Ghayeh. Il n'y a pas vraiment de signalétique pour s'y rendre, ni vraiment de touristes d'ailleurs. Nous comptons sur la gentillesse des gens qui nous indiquent le chemin. Il ne reste que quelques ruines qui dominent la ville de Maku. Nous prenons quelques photos et redescendons pour poursuivre notre course à la carte SIM. 

Ce n'est qu'en fin d'après-midi que Mike revient avec une connexion internet. Comme il est trop tard pour repartir, nous invitons à notre tour Akbar et sa famille pour souper.

Après avoir pris connaissance du métier d'Akbar et immortalisé quelques souvenirs de circonstance, nous saluons nos nouveaux amis et prenons congé d’eux.

Quelques kilomètres plus loin, nous rajoutons quelques litres de diesel à notre camion et pratiquons notre premier taarof, un système de politesse qui consiste à refuser systématiquement jusqu'à trois fois ce qu'on nous propose avant d'accepter (voir Frontière turco-iranienne ). Plus concrètement dans notre cas, le pompiste propose de nous offrir les 300 litres de carburant. Nous refusons, nous voulons le payer. Il réitère sa proposition et finalement reçoit le paiement la deuxième fois. Accepter le plein gratuitement aurait été très impoli aux yeux de l'Iranien. Il nous aurait d'ailleurs sûrement couru après pour être payé .

 
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