Népal

Part 1. Everest Base Camp trek

Carole

11 mai 2019

Everest Base Camp

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Jour 1 / Départ pour Nuntala (2'200 m) – 07.05.2019

Départ à 5h… enfin... c'était sans compter sur Mike qui oublie sa tête au camion. Le vrai départ a lieu finalement à 6h30. Nous atteignons Nuntala à 19h30, après 13h de jeep dont 30 km de piste qui met le cœur de nos porteurs à rude épreuve ! Nous sommes heureux de nous rassasier et excités de notre aventure qui commence !

Jour 2 / Nuntala-Bupsa (2'350 m) – 08.05.2019

Le guide nous prévoit 17.5 km de marche avec 1'100 m de dénivelé négatif pour 1'650 m de dénivelé positif !! Nous n'en ferons pas les deux tiers… Même en Suisse, lors de belles balades, il est rare d'en avaler autant. C'est de l'incompréhension totale jusqu'à ce que notre jeune accompagnateur nous annonce que c'est la première fois qu'il établit son propre parcours. Ok, maintenant tout devient plus clair !

La première journée est assez pénible pour tout le monde. Mike peine avec son souffle : pas facile pour lui de se refaire une santé après ses mésaventures indiennes ; pour ma part, ce sont les genoux qui sifflent après plus d'une heure de descente vers Chhirdi (1'500 m) qui entame les réjouissances ; les porteurs aussi semblent en difficulté avec nos affaires ; seuls papa et Prem, notre guide, gravissent les premiers dénivelés positifs comme des yaks.

Heureusement, la beauté des paysages qui nous entourent, accompagnés du charme des petits villages et du chaleureux accueil de ses habitants nous font oublier tous nos tracas. Nous prenons conscience de notre nouvel environnement, dans la quiétude des chemins pédestres, loin du bruit, du trafic et de la pollution et comprenons enfin le sens de ces mots à maintes fois répétés "mon village est à deux jours de marche". Il n'y a pas de voies d'accès autres que celles des jambes ici. C'est tout simplement incroyable !!

Jour 3 / Bupsa-Paiya/Poyan (2'750 m) – 09.05.2019

Nous atteignons très péniblement Poyan, supposé être notre point de chute de la veille et la mi-parcours d'aujourd'hui. Nous n'irons cependant pas plus loin. Mike est au bout de ses forces. Ses jambes ne le portent plus alors que son souffle semble pourtant s'être amélioré depuis la veille. Ses genoux le font aussi terriblement souffrir. Encore un dur rappel de son physique précoce. Il faut dire que le chemin n'est pas des plus aisés. Il est très boueux pour commencer, dû aux passages ininterrompus des mules lourdement chargées de marchandises et qui ravitaillent les petits villages de la vallée. Pauvres bêtes, elles accomplissent un travail de titan ! Elles nous émeuvent... A leur passage, nous devons cependant nous écarter, ce qui veut dire au bas mot chaque 3 mn. Ensuite, les raides pentes sont travaillées pour la plupart en escaliers de pierre, dont la hauteur de marche n'est jamais la même. Enfin, ça monte et ça descend. À chaque mètre gravit, correspond à peu de choses près la même distance à redescendre : le Nepali flat, comme ils l'appellent ici. Nous avons l'impression de faire deux pas en avant pour un pas en arrière. C'est assez frustrant... Ça sera donc un après-midi repos avec au programme sieste et massage.

Jour 4 / Paiya/Poyan-Koshigaun (2'560 m) – 10.05.2019

Ça tousse dans le tea house ce matin. J'ai la grippe et il va pourtant falloir composer avec. On passe de petits villages en petits villages et de passerelles en passerelles, jouxtant respectivement maisons de pierre aux fenêtres et toit bleus et ponts suspendus parfois agrémentés de drapeaux de prières tibétains qui battent le vent. Le charme opère malgré l'enchaînement interminable d'escaliers, d’abord à la montée jusqu’au col de Chutok La (2'945 m), puis à la descente vertigineuse vers Surke (2'290 m) pour la remontée tout aussi impressionnante vers Chheplung (2'660 m) où nous sommes heureux de rejoindre la Highway : le cheminement touristique qui vient de l'aéroport de Lukla (2'840 m). Ça change du tout au tout. Il y a beaucoup plus de monde et c'est bien plus agréable à marcher. On fait avancer Mike à la carotte avec un bon massage des mollets à la pause de midi et il semble retrouver une énergie cachée à la vue de cette autoroute à touristes. Quant à moi, je suis heureuse d'arriver...

Jour 5 / Koshigaun-Chumoa (2'780 m) – 11.05.2019

Nous sommes tous malades ce matin, à commencer par Mike. Il a de la fièvre, il crache ses poumons, et il a le rhume. À cela s'ajoute les courbatures musculaires de ces derniers jours, les douleurs dans les articulations, et un mal de crâne carabiné. Plus têtu qu'un âne, il décide pourtant d'avancer. Notre objectif du jour est Namche Bazar (3'440 m). Il faudra pourtant déclarer forfait à Chumoa (2'780 m). La situation est un peu spéciale, car avancer dans un pareil état engendre quelques conflits. Il faudrait faire encore quelques mètres, il faudrait essayer de ne pas prendre trop de retard sur le planning, il faudrait accepter les petites moqueries et railleries, il faudrait pourtant aussi écouter son corps qui hurle de s'arrêter mais comment le faire sans froisser personne. Et puis, les paysages, on ne les voit même plus, parce qu'on met juste un pied devant l'autre sans trop réfléchir, en mode robot... Il y a beaucoup d'incompréhension aujourd'hui. Ça part un peu en cacahouète. Espérons que la nuit apaisera les tensions.

Nous en apprenons tout de même un peu sur les croyances locales. Au Népal, la religion est synonyme de pratique quotidienne. Si l’hindouisme est la religion majoritaire du pays, le bouddhisme concerne essentiellement les régions montagneuses. La ferveur religieuse se manifeste sous plusieurs formes : les gompas, monastères propres à l’enseignement du bouddhisme ; les stupas ou chörten, érigés à la mémoire de grands maîtres, reconnaissables à leur forme symbolique bien précise, pointée vers le ciel, se terminant en demi-lune et soleil ; les rochers ou murs de mani, pierres gravées de mantras, les murs pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres de longueur ; les moulins à prières, cylindres de mantras, pouvant être tournés sur un axe ; les loungta, guirlandes de drapeaux de prières tibétains ; les darchok, drapeaux de prières sur mâts. Selon la croyance, le vent emporte les formules sacrées imprimées vers les cieux.

Suite de l'aventure à venir...

 
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